Genèse du disque

C’est une invitation à voyager que vous proposent les musiciens du QUINTETTE A VENT DE MARSEILLE en collaboration avec leurs partenaires, le baryton-basse Jean-Christophe MAURICE et le doudoukiste Levon CHATIKYAN.

Ce VOYAGE, « UGHEVORUT’YUN » en arménien, est initié par les musiciens au gré des créations qu’ils ont suscitées depuis plusieurs décennies maintenant, d’Arménie jusqu’à l’Espagne en passant par la Corse. De l’Orient à l’Occident en quelque sorte.

Commençons par sept magnifiques CONTES RUSSES (on débute même le voyage depuis la Russie donc !) composés par Arthur AHARONIAN pour le Quintette à Vent de Marseille et créés le 15 juin 2015 dans le cadre du Festival d’Aix en Provence par ce même ensemble.

L’inspiration du compositeur vient de petits textes tirés de contes de son enfance évoquant des personnages qu’il met en musique d’une manière moderne et sarcastique, sans oublier les situations, climats, sentiments…

Le Quintette à Vent de Marseille, dans sa démarche de réinventer le répertoire contemporain, a fait également commande à Vache SHARAFYAN pour une création inédite dans l’histoire de la musique pour instruments à vent.

Dans ces ESQUISSES NOSTALGIQUES, le compositeur célèbre en effet le mariage métissée de la formation classique quintette à vent et d’un instrument de la même famille musicale mais apportant une sonorité orientale : le doudouk, symbole musical de l’Arménie, instrument ancestral, profond et spontané, si proche de la voix humaine.

Autre facette de la démarche novatrice du Quintette à Vent de Marseille : la transcription, celles réalisées par Bernard BOETTO en l’occurrence.

Les QUATRE CHANTS CORSES d’Henri TOMASI pour commencer. Composés et créés en 1933 dans le cadre de la société de concerts « Triton » dans sa version chant et piano avec la soprano ROMANITZA et le compositeur lui-même au piano.

Il y célèbre l’âme corse, celle qui lui est la plus chère, celle de la terre de ses origines. Des peuples se reconnaissant enfin frères d’une même mère, « Mare Nostrum »,…tel fut l’idéal d’Henri Tomasi.

L’éminent critique musical Gabriel VIALLE écrivait de lui : « Sa Méditerranée à lui s’étend de Marseille au Vietnam en passant par l’Espagne et le Hofgarten, avec la Corse au cœur ! »

A l’occasion du 400ème anniversaire de la mort du grand CERVANTES en 2016, le Quintette à Vent de Marseille fit commande à Bernard BOETTO d’un arrangement pour quintette à vent et baryton-basse des CHANSONS DE DON QUICHOTTE d’après les œuvres originales de Maurice RAVEL et Jacques IBERT pour baryton et piano, un programme musical confrontant les partitions passionnées et passionnantes des deux Maîtres français qui ont tous deux, officiellement et officieusement, écrit pour le film « Don Quichotte » de G.W PABST en 1933.

Vous saurez tout de cette histoire méconnue qui tient sa place dans la légende du fameux héros de l’absurde…

Miguel de Cervantès, le plus célèbre des auteurs espagnols, personnage aventureux et fantasque, restera dans l’histoire comme l’auteur du premier roman moderne.

Son œuvre majeure « L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la manche », appelé aussi le Chevalier à la triste figure, fut publié en 1605.

« Don Quichotte » est l’un des livres les plus lus au monde, son récit inspire les plus grands artistes et fait l’objet de plusieurs adaptations théâtrales et cinématographiques.

En 1933, le réalisateur autrichien Georg Wilhem Pabst demande au compositeur Maurice Ravel s’il accepterait d’écrire la musique de son film « Don Quichotte » dont les chants seront interprétés par le célébrissime chanteur russe Féodor Chaliapine.

N’ayant plus de nouvelles de sa part et ne voulant pas l’importuner (il ne le sait pas mais Ravel est déjà très malade), il fait commande à Jacques Ibert qui lui livre ses compositions.

Cependant, pendant ce temps-là, Maurice Ravel travaille au projet…de sorte que deux musiques sont écrites pour un même film !

Finalement, c’est Jacques Ibert qui est au générique pour avoir le premier déposé sa version des « Chansons de Don Quichotte ».